ments analytiques, tous ses attributs essentiels, c’est-à-dire ceux dont se compose la notion, de même que les attributs essentiels de ces attributs, lesquels sont alors logiquement vrais ; c’est-à-dire que leur principe de connaissance se trouve dans la notion donnée. En conséquence, notre homme choisit dans cette notion, qu’il a formée à son gré, et fait ressortir l’attribut de réalité ou d’existence ; ensuite il vient soutenir qu’un objet qui correspondrait à la notion a une existence réelle et indépendante de cette notion :
Man wär versucht ihn herzlich dumm zu nennen.[1]
Du reste, la réponse très simple à faire à cette démonstration ontologique est la suivante : « Tout dépend de la question de savoir où tu as été prendre ta notion ; l’as-tu puisée dans ton expérience ? à la bonne heure ; dans ce cas, son objet existe et n’a pas besoin d’autre preuve ; au contraire, a-t-elle éclos dans ton propre sinciput : alors tous ses attributs n’y peuvent rien ; elle n’est qu’une pure chimère. » — Que la théologie ait dû recourir à de semblables démonstrations, afin de pouvoir prendre pied sur le domaine de la philosophie, domaine qui lui est entièrement étranger, mais sur lequel elle serait bien aise de se placer, voilà qui suffit à faire apprécier à l’avance très défavorablement ses prétentions, — Mais admirons la sagesse prophétique d’Aristote ! Il n’avait jamais rien
- ↑ Si l’idée n’était pas si diablement ingénieuse, — on serait tenté de l’appeler superlativement bête.