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OBSERVATIONS GÉNÉRALES ET RÉSULTATS

et maximes, quels qu’ils soient, comme des données pour expliquer les actions ; mais quand on les étudie en soi, au point de vue de leur valeur et de leur origine, la loi de motivation sert de guide dans l’éthique. On trouve dans mon ouvrage principal, vol. II, ch. XII, une classification des sciences fondée sur ce principe.

§ 52. — Deux résultats principaux.

J’ai essayé, dans cette dissertation, de montrer que le principe de la raison suffisante est une expression commune pour quatre rapports complètement différents, dont chacun repose sur une loi spéciale et connue à priori (puisque le principe lui-même est une proposition synthétique à priori). Ces lois ont été trouvées en vertu du précepte de spécification ; en vertu de celui d’homogénéité, nous devons admettre que, de même qu’elles se rencontrent dans une expression commune, de même elles dérivent d’une organisation primordiale identique de toute notre intelligence comme de leur racine commune, que nous pourrions considérer dès lors comme le germe de toute dépendance, de toute relativité, de toute instabilité et de toute limitation dans le temps des objets de notre connaissance, maintenue dans les limites de l’intuition sensible, de l’entendement et de la raison, du sujet et de l’objet ; en un mot, comme le germe de ce monde que Platon rabaisse à être « ἀεί γιγνόμενον μὲν ϰαὶ απολλύμενον, ὄυτως δε οὐδέποτε ὄν », dont la connaissance ne serait qu’un « δόξα μετʹ