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MÉTHODE DE TOUTE SCIENCE

et se transforme, selon que le dernier anneau est un objet réel, ou une simple abstraction, en série de causes ou en série de principes de connaissance.

§ 51. — Toute science a pour méthode l’une des formes du principe de la raison, de préférence aux autres.

Nous ayons dit, § 4, que le « pourquoi » était la source de toutes les sciences, parce que cette demande exige toujours une raison suffisante, et parce que l’enchaînement des connaissances, sur la base de ce principe, est ce qui distingue la science du simple agrégat de connaissances. Il se trouve aussi que, dans chacune des sciences, l’un des modes de notre principe sert de guide à la méthode, par préférence aux autres, bien que ceux-ci y trouvent également leur emploi, mais seulement plus subordonné. C’est ainsi qu’en mathématiques pures, la raison d’être est le guide principal (quoique l’exposition des preuves ne s’appuie que sur le principe de connaissance) ; en mathématiques appliquées apparaît en même temps la loi de la causalité ; celle-ci prend la direction suprême en physique, en chimie, en géologie, etc. — Le principe de connaissance est constamment invoqué dans toutes les sciences, puisque dans toutes on reconnaît le particulier au moyen du général. Mais il domine presque exclusivement dans la botanique, la zoologie, la minéralogie et autres sciences de classifications. — La loi de motivation est le guide par excellence et presque exclusif en histoire, en politique, en psychologie pragmatique, etc., quand on étudie les motifs