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OBSERVATIONS GÉNÉRALES ET RÉSULTATS

états dont l’un est la cause de l’autre. Tout ce qui peut ressortir de cet exemple, c’est combien Kant lui-même avait encore une notion confuse de la causalité.

Par contre, le principe de connaissance ne comporte aucune relation de temps, mais seulement une relation pour la raison ; aussi « avant » et « après » n’ont ici aucune signification.

Quant au principe de la raison d’être, en tant qu’il s’agit de géométrie, il ne comporte pas non plus de relation de temps, mais rien qu’une relation d’espace, d’après laquelle on pourrait dire que tout coexiste, si la coexistence ainsi que la succession n’étaient pas ici dépouillées de sens. En arithmétique, au contraire, la raison d’être n’est autre chose que la relation de temps elle-même.

§ 48. — La réciprocation des raisons.

Le principe de la raison suffisante peut, dans chacune de ses acceptions, motiver un jugement hypothétique, car du reste tout jugement hypothétique se fonde en définitive sur le principe de la raison suffisante. Les règles des jugements hypothétiques gardent ici toute leur valeur : ainsi de l’existence de la raison à celle de la conséquence, ou de l’absence de la conséquence à l’absence de la raison, la conclusion est juste ; mais de, la non-existence de la raison à la non-existence de la conséquence, ou de l’existence de la conséquence à celle de la raison, la conclusion est fausse. Or il est singulier que cependant, en géométrie,