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LOI DE LA VOLITION

dans la seconde, la raison ; dans la troisième, la sensibilité pure ; nous trouvons maintenant pour cette quatrième classe le sens intime, ou l’aperception de soi en général.

§ 43. — La volition. Loi de la motivation.

Par là même que le sujet de la volition nous est connu directement par le sens intime, on ne peut plus définir ou expliquer davantage ce qu’est la volition : elle est la plus immédiate de toutes nos connaissances, celle dont l’intuitivité doit jeter du jour sur toutes les autres qui sont très médiates.

Toutes les fois que nous nous trouvons en présence d’une résolution d’agir, dans les autres comme dans nous, nous nous tenons pour autorisés à demander le pourquoi ; c’est-à-dire nous admettons comme nécessaire que quelque chose ait précédé, qui ait fait naître cette résolution, et que nous appelons la raison, ou plus exactement le motif de l’action qui va suivre. On ne saurait concevoir celle-ci sans un pareil motif, pas plus qu’on ne peut admettre le mouvement d’un corps non vivant sans qu’il soit poussé ou tiré. Par conséquent, le motif fait partie des causes ; et il a déjà été compté parmi celle-ci et caractérisé comme la troisième forme de la causalité dans le § 20. Mais la causalité tout entière n’est que la forme du principe de la raison suffisante dans la première classe d’objets, c’est-à-dire pour le monde matériel perçu