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RAISON D’ÊTRE DANS L’ESPACE ET DANS LE TEMPS

tour, c’est arbitrairement que l’on considérera une ligne seulement comme fixant la position des autres lignes et non comme fixée elle-même ; et la position de chaque ligne par rapport à une seconde permet de rechercher sa position par rapport à une troisième ligne ; cette seconde position fait alors que la première est nécessairement telle qu’elle est. Aussi, dans l’enchaînement des raisons de « l’être », comme dans celui des raisons du « devenir », on ne peut trouver aucune fin à parte ante, comme non plus, à cause de l’infinité de l’espace, et de celle des lignes qu’il peut contenir, aucune fin à parte post. Tous les espaces relatifs possibles sont des figures, car ils sont limités, et toutes ces figures trouvent le principe de leur être l’une dans l’autre, à cause de leurs limites communes. Donc la series rationum essendi dans l’espace, aussi bien que la series rationum fiendi, va in infinitum ; seulement celle-ci n’a qu’un seul sens, tandis que la première va dans toutes les directions.

La preuve de tout ceci est impossible à établir, car ce sont des principes dont la vérité est transcendantale, puisqu’elle est fondée directement sur la perception intuitive et à priori de l’espace.

§ 38. Raison d’être dans le temps. — Arithmétique.

Dans le temps, chaque instant a pour condition l’instant qui l’a précédé. La simplicité de cette raison d’être, sous la forme de loi de succession, provient ici de ce que le