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DE LA TROISIÈME CLASSE D’OBJETS POUR LE SUJET

§ 37. — Raison d’être dans l’espace.

Dans l’espace, la position de chacune de ses parties, disons, pour fixer les idées, d’une ligne (les mêmes considérations s’appliquent aux surfaces, aux corps et aux points) par rapport à une autre ligne, fixe en même temps rigoureusement sa position, toute différente de la première, par rapport à toute autre ligne possible, de manière que cette dernière position est à la première dans la relation de conséquence à raison. Comme la position de cette ligne relativement à quelqu’une des autres lignes possibles détermine également sa position relativement à toutes les autres lignes, par conséquent aussi celle que nous avons primitivement admise comme fixée, il en résulte qu’il est indifférent quelle est celle de toutes ces positions que nous voulons considérer comme déterminée et connue déterminant les autres, c’est-à-dire comme ratio, les autres étant considérées comme rationata. Cela provient de ce qu’il n’y a point de succession dans l’espace, puisque c’est précisément de l’union de l’espace avec le temps, en vue d’une représentation totale de l’ensemble expérimental, que naît la notion de simultanéité. Dans la raison d’être dans l’espace, il y a donc constamment quelque chose d’analogue à la prétendue action réciproque : je développerai ce sujet quand j’examinerai la réciprocation des raisons dans le § 48. Puisque chaque ligne, relativement à sa position, est aussi bien déterminée par toutes les autres qu’elle les détermine à son