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LA SECONDE CLASSE D’OBJETS POUR LE SUJET

l’ait précédé, ou bien encore une création ou une destruction de matière, nous reconnaîtrons que la chose est impossible, et impossible objectivement, bien que la racine de cette impossibilité se trouve dans notre intellect, car autrement nous ne pourrions en avoir connaissance par la voie subjective. En général, il y a beaucoup de ressemblance et beaucoup de rapport entre les vérités transcendantales et les métalogiques, ce qui indique une commune origine. Comme vérité métalogique par excellence, nous trouvons ici le principe de la raison suffisante, qui a apparu dans le chapitre précédent comme vérité transcendantale, et qui dans le suivant se montrera encore sous un autre aspect, comme vérité transcendantale. C’est aussi pourquoi je travaille dans la présente dissertation à établir que le principe de la raison suffisante est un jugement qui a une quadruple raison, et nullement quatre raisons différentes, qui par hasard ramèneraient au même jugement ; il n’a qu’une seule raison se présentant sous un quadruple aspect, que j’appelle figurément une quadruple racine. — Les trois autres vérités métalogiques se ressemblent tellement qu’en les examinant on est presque forcément induit à leur chercher une expression commune, ainsi que je l’ai fait aussi dans le neuvième chapitre du deuxième volume de mon grand ouvrage. En revanche, les vérités dérivant du principe de la raison suffisante sont très distinctes les unes des autres. Si l’on voulait trouver un analogue pour les trois autres vérités métalogiques parmi les vérités transcendantales, je crois qu’on pourrait choisir celle de la persistance de la substance, je veux dire de la matière.