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LA SECONDE CLASSE D’OBJETS POUR LE SUJET

l’expérience elle-même : à savoir, soit par les formes intuitivement conçues par nous de l’espace et du temps, soit par la loi de causalité qui nous est aussi connue à priori. Les propositions suivantes sont des exemples de jugements de cette espèce : Deux lignes droites n’enferment pas d’espace. — Rien n’arrive sans cause. — 3 x 7 — 21. — La matière ne peut être ni créée ni détruite. — Pour bien faire comprendre cette espèce de vérité on peut citer tout l’ensemble des mathématiques pures, comme aussi mon tableau des prédicables à priori dans le 2e volume du Monde comme volonté et représentation et également la plupart des propositions de Kant dans ses Éléments métaphysiques de la science de la nature.

§ 33. — Vérité métalogique.

Enfin les conditions formelles de la pensée qui existent dans la raison peuvent aussi servir de principe à des jugements dont la vérité, dans ce cas, sera ce que je ne crois pas pouvoir mieux désigner que par le nom de vérité métalogique ; seulement cette expression n’a rien de commun avec le Metalogicus composé au xiie siècle par Jean de Sarisbery ; en effet, dans son introduction, celui-ci déclare que « quia Logicæ suscepi patrocinium, Metalogicus inscriptus est liber » ; après quoi il ne se sert plus du mot. Il n’existe que quatre de ces jugements renfermant une vérité métalogique ; ils ont été trouvés dès longtemps, et on les appelle les lois de la pensée, bien