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DE L’OBJET IMMÉDIAT

également a protesté publiquement, et nommément dans une annonce ad hoc, insérée dans le Journal littéraire de Jéna (Kant, Déclaration concernant la doctrine de Fichte, dans la feuille d’annonces de la Jena’sche Litteratar Zeitung 1799, n° 109). Les hégéliens et autres ignorants du même calibre peuvent parler tant qu’il leur plaira d’une philosophie kant-fichtienne : il existe une philosophie kantienne et une hâblerie fichtienne ; voilà le véritable état des choses, et il restera tel, malgré tous les efforts de ceux qui ne savent que préconiser le mauvais et déprécier le bon ; et la patrie allemande, plus que tout autre pays, est riche en individus de cette sorte.

§ 22. — De l’objet immédiat.

Ce sont donc les sensations corporelles qui fournissent les données pour la première application de la loi de causalité d’où résulte, par le fait même, la perception de la présente classe d’objets, et ceux-ci ont par conséquent leur essence et leur existence uniquement par et dans l’exercice de cette fonction de l’entendement se manifestant sous cette forme.

Dans la première édition de cette dissertation, j’avais appelé le corps organisé l’objet immédiat, en tant qu’il est le point de départ pour la perception de tous les autres objets, c’est-à-dire que c’est par son intermédiaire qu’elle s’effectue ; mais la signification de cette expression n’a qu’une valeur très impropre. Car, bien que la connaissance de ses sensations soit tout à fait immédiate, cela ne