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DE LA PREMIÈRE CLASSE D’OBJETS POUR LE SUJET

« Νοῦς δρῆ ϰαὶ νοῦς ἀϰόυει· τʹ ἄλλα ϰωφἀ ϰαὶ τυφλά<ref>. »

(Mens videt, mens audit ; caetera surda et cœca.)

Plutarque, qui le cite (De solert. animal., c. 3), ajoute : « ὡς τοῦ περὶ τὰ ὄμματα ϰαὶ ὦτα πάθους, ἄν μὴ παρῆ τὸ φρονοῦν, ἄισθησιν ὀυ ωοιοῦντος » (quia affectio oculorum et aurium nullum affert sensum, intelligentia absente) ; quelques lignes plus haut, il avait dit ; « Στρατώνος τοῦ φυσιϰοῦ λόγος ἐστίν, ἀτδειϰνύων ὡς οὐδ ἀισθάνεσθαι τοπαράταν ἄνευ τοῦ νοεῖν ὑπάρχει. » (Stratonis physici exstat ratiocinatio, qua « sine intelligentia sentiri omnino nihil posse » demonstrat.). Mais, bientôt après, il dit : « ʹΟθεν ἀνάγϰη, πᾶσιν, οἷς τὸ ἀισθάνεσθαι, ϰαὶ τὸ νοεῖν ὑπάρχειν, ἔι τῷ νοεῖν ἀισθάνεσθαι πεφύϰαμεν » (quare necesse est, omnia, quæ sentiunt, etiam intelligere, siquidem intelligendo demum sentiamus). On peut encore rapprocher de ceci un vers du même Epicharme, rapporté par Diogène Laërce (III, 16) :

ʹ'Ευμαιε, τό σοφόν ἐστίν οὐ ϰαθʹ ἕν μόνον,
ἀλλʹ ὅσα περ ζῆ, πάνατα ϰαὶ γνώμαν ἔχει.

(Eumaee, spaientia non uni tamen competit, sed quæcunque vivunt etiam intellectum habent.)

Porphyrius également (De abstinentia, III, 21) s’applique à démontrer longuement que tous les animaux possèdent l’entendement.

La vérité de tout ceci découle nécessairement de l’intellectualité de l’entendement. Tous les animaux, jusqu’aux plus bas placés, doivent posséder l’entendement, c’est-à-dire la connaissance de la loi de causalité, bien qu’à des degrés très divers de finesse et de netteté, mais