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APRIORITÉ DE LA NOTION DE CAUSALITÉ

correspondent symétriquement. À chaque mouvement des yeux, soit de côté, soit en haut, soit en bas, dans toutes les directions, le point de l’objet qui tombait auparavant sur le milieu de chaque rétine rencontre maintenant chaque fois une autre place, mais constamment, pour chaque œil, une place de même nom, ayant sa correspondante dans l’autre. Quand nous inspectons quelque chose


Fig. 2.


du regard (perlustrare), nous promenons les yeux çà et là sur l’objet pour amener successivement chacun de ses points en contact avec le centre de la rétine, qui est l’endroit où la vision est la plus distincte ; nous le tâtons des yeux. Il ressort de là clairement que dans la vision simple avec les deux yeux les choses se comportent au fond comme dans l’acte de tâter un corps avec les dix doigts ; chaque doigt reçoit une autre impression venant d’une