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1727), qui a également rejeté l’origine gothique. (Voir Lessing, Kollektanea, t. II, p. 384.)

Je crois toutefois que, dans ce système, il y a plus de patriotisme que de vérité, et je me range à celui de l’honnête et perspicace Rask. Le gothique, dérivant du sanscrit, s’est partagé en trois dialectes : suédois, danois et allemand. — De la langue des anciens Germains, nous ne savons rien, et je me permets de supposer que cette langue a été très différente du gothique, et aussi de la nôtre ; par la langue au moins, nous sommes Goths. Mais rien ne me révolte plus que l’expression : langues indo-germaniques, c’est-à-dire la langue des Védas mise dans le même sac que le jargon éventuel des susdits sauvages. Ut nos poma natamus ! — La mythologie germanique, ou plus justement gothique, avec la légende des Nibelungen et autres, était pourtant bien plus répandue et plus réelle en Islande et en Scandinavie que chez nos peaux d’ours allemands, et les antiquités du Nord — découvertes de tumulus, ruines, etc., — comparées aux antiquités allemandes, témoignent en Scandinavie d’un développement supérieur en tout genre.

Wälsch n’est très vraisemblablement qu’une autre prononciation de Gälisch (gaélique), c’est-à-dire celtique, et indiquait chez les vieux Allemands la langue non germanique, ou, mieux, non gothique. En vertu de cela, ce mot est devenu spécialement italien, et indique ainsi la langue romane.

Il est surprenant qu’il n’y ait pas en français de mots allemands, comme en anglais, puisque, au cinquième siècle, la France a été occupée par les Wisigoths, les Bourguignons et les Francs, et que des rois francs la gouvernèrent.