Page:Schopenhauer - Écrivains et Style, 1905, trad. Dietrich.djvu/118

Cette page a été validée par deux contributeurs.

conservé dans l’anglais lofty, haut, the loft, le grenier, parce que d’abord on ne désignait par air que ce qui est en haut, l’atmosphère. De même l’anglo-saxon first, le premier, a maintenu sa signification générale en anglais, tandis qu’en allemand il n’est resté que dans « Fürst », princeps.

Je tiens les mots « Aberglauben » et « Aberwitz » pour issus de « Ueberglauben » et « Ueberwitz », par l’intermédiaire de « Oberglauben » et « Oberwitz » (comme Ueberrock, Oberrock ; Ueberhand, Oberhand), et ensuite par corruption de l’o en a, comme, au rebours, dans « Argwohn » au lieu de « Argwahn ». De même, je crois que « Hahnrei » est une corruption de « Hohnrei », mot qui nous est resté en anglais comme un cri de mépris : o hone-a-rie ! On le trouve dans les Letters and Journals of Lord Byron, with notices of his Life, par Thomas Moore, t. I, p. 441 (Londres, 1830). L’anglais est d’ailleurs le magasin où nous retrouvons conservés nos mots vieillis, et aussi le sens originaire des mots encore en usage ; par exemple, le « Fürst » susmentionné, dans sa signification originaire : « le premier », the first, princeps. Dans la nouvelle édition du texte primitif de la Théologie allemande il y a maints mots que je ne connais que de l’anglais, et que je n’ai compris que par lui. — Qu’ « Epheu » (lierre) vient de Évoé, ce n’est pas là, n’est-ce pas, une idée nouvelle ?

« Es kostet mich » n’est autre chose qu’une faute de langage solennelle et précieuse, accréditée par le temps. Kosten vient, comme l’italien costare, de constare. « Es kostet mich » est donc me constat, au lieu de mihi constat. « Dieser Löwe kostet mich », c’est ce que peut