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Ils se toisent un moment, puis ils se rassoient tous deux et Monsieur Ramelin change de ton. Ils ont fait tous deux la dépense maxima d’énergie.

Monsieur Ramelin. — Hector m’écrit que les dettes se montent à trois mille francs. J’en mets mille. Ce sont ceux que Dumortier me doit… Pourvu qu’il me les rende… Que mettez-vous ?

Monsieur Brayant. — Pas un sou.

Monsieur Ramelin. — Soit, on vendra le mobilier.

Monsieur Brayant. — C’est déjà assez malheureux que Mademoiselle Brayant ait épousé un calicot !

Monsieur Ramelin. — Injuriez mon fils, à présent. Il fait plus que ce qu’il peut, le brave garçon… Vous oubliez un peu trop ce qu’a fait votre fille lorsqu’elle se mêle d’écrire des billets doux aux tziganes et aux ténors de la Monnaie…

Monsieur Brayant. — Calomnies ! Émerance a été élevée par sa mère et j’en réponds.

Monsieur Ramelin. — Cependant, mon fils l’accuse formellement de faire la Bourse.

Monsieur Brayant. — Qu’il lui donne donc de quoi manger, et ma fille ne sera pas forcée de faire autre chose…

Monsieur Ramelin. — Vous approuvez votre fille ?

Monsieur Brayant. — Vous approuvez bien votre fils, vous !