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très gravement dans l’arrière-pharmacie. Le premier agite une lettre déployée comme un drapeau, cette lettre qui cause sa visite.

Monsieur Ramelin. — Vous ne voulez rien faire de plus pour votre Émerance ?

Monsieur Brayant. — Je lui donne déjà soixante francs par mois. Savez-vous bien, Monsieur Ramelin, que je connais des filles de notaire… de notaire, entendez-vous bien, qui ne reçoivent pas plus pour leur dot ? Je vous assure que je ne puis rien faire de plus pour le moment.

Monsieur Ramelin. — Cependant, il est indiscutable que nos jeunes mariés ont des dettes. Hector m’écrit ici qu’une tailleuse a fait saisir le cinquième de son traitement au magasin et que ça lui porte un tort considérable auprès de ses chefs.

Monsieur Brayant (de fort méchante humeur). — Quand on se mêle d’épouser une fille comme notre Émerance, Monsieur Ramelin, on doit être capable de la nourrir et de la vêtir. Vous ne voulez cependant pas qu’elle sorte en ville avec un jupon de moutonne, quand son mari fait le Brusseler élégant avec sa buse et sa redingote aux revers de soie ?

Monsieur Ramelin (se levant). — Monsieur Brayant !

Monsieur Brayant (se levant de même). — Monsieur Ramelin !