Émerance (indifférente). — Mais, oui, maman…
Madame Brayant. — Monsieur Brayant s’occupe beaucoup d’art… Je l’y enverrai l’un de ces jours, quand il n’aura rien à faire à la maison… Il pourra donner quelques bons conseils à Monsieur Jean… Il faut encourager les débutants, n’est-ce pas, Monsieur Dumortier ?
Monsieur Dumortier (très froid). — Oui, Madame Brayant. Vous l’avez dit… Il faut les encourager…
Les Brayant s’en vont. En rue, Mademoiselle Émerance continue à remuer le doigt, mais, cette fois, sans que sa mère l’y convie. Elle voudrait que le petit rubis scintille, mais le petit rubis s’entête à rester sans éclat.
Jean rentre enfin. Il trouve ses parents assis dans la cuisine.
Jean (joyeux). — Comment, le dîner qui n’est pas encore servi, et moi qui croyais arriver en retard !…
Madame Dumortier. — Il s’agit bien de dîner. On ne dîne pas aujourd’hui…
Jean (s’apercevant enfin que sa mère a pleuré). — Qu’avez-vous donc tous les deux ? Il y a un malheur d’arrivé, dans la famille ?
Monsieur Dumortier. — Ta mère pleure parce que Mademoiselle Brayant vient d’être fiancée au fils Ramelin.
Jean (d’un air dégagé). — Ça devait finir par là.