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Monsieur. — J’ai eu la guigne, moi. Tu seras privilégié de la chance, peut-être…

Jean. — Les émaillés ne feront-ils plus la concurrence au fer-blanc ?

Monsieur. — Je sais, mais ta mère a une autre idée. Elle voudrait que tu te maries.

Jean. — Épouser Mademoiselle Émerance…

Monsieur. — Il paraît.

Jean. — Mais, cher papa, je ne puis souffrir les petites oies blanches…

Monsieur. — Elle a des écus, à ce que dit ta mère.

Jean. — En avait-elle, elle, lorsque tu l’épousas ?

Monsieur. — Tu as réponse à tout. Je te suis envoyé pour discuter sérieusement. Si tu n’aimes pas Mademoiselle Émerance, il y en a d’autres. Mais, au fond, pourquoi ne l’aimes-tu pas ?..

Jean. — Parce qu’elle a eu l’audace, ce matin encore, de se mettre volontairement sur mon chemin… comme je l’ai déjà aperçue sur le chemin des autres…

Monsieur. — J’ignorais cela. Cependant, dans le temps, j’ai cru m’apercevoir que Mademoiselle Ridiel ne te laissait pas indifférent

Jean. — Je l’avais trouvée jolie, en effet. Je l’avais vue un soir, au concert à l’Émulation, et j’avais eu