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Monsieur Brayant. — D’abord, quand Faust, qui est en maillot collant, monte sur un banc de pierre, pour embrasser mademoiselle Marguerite, qui est dans une fenêtre… Ah !

Madame Brayant. — Mon mari connaît tout ça comme ses poches. Et puis, aussi, il y a les paroles…

Monsieur Brayant. — C’est vrai que, pour les paroles, on ne les comprend pas toujours quand on chante.

Madame Ramelin. — J’ai même remarqué que le chef d’orchestre faisait couvrir par la musique tous les couplets peu convenables. Sans doute qu’il en aura reçu l’ordre de Monsieur le directeur…

Madame Brayant. — Cela ne m’étonnerait pas, chère Madame. Il tient sans doute à sa clientèle honnête des honnêtes familles du lundi. Ensuite, je dois vous dire que mon mari a pris des renseignements sérieux sur les artistes.

Jean. — Pour savoir s’ils avaient de la voix ?

Monsieur Brayant. — Non, monsieur. Pour savoir s’ils étaient dignes.

Jean. — Dignes de quoi ?

Monsieur Brayant. — De chanter devant des jeunes filles, monsieur.