Page:Schoonbroodt - Le retour de la petite bourgeoise, 1916.djvu/87

Cette page a été validée par deux contributeurs.
85

la valise pour reposer mes pieds… mais j’ai beau entrer ici dans toutes les boutiques de souliers et demander après des stochets, on me répond invariablement : « Tenons pas l’article ». Oh ! ce voyage de plaisir !

Madame Ramelin. — Il n’y a que les hommes qui semblent s’amuser ici… parce qu’ils s’amusent toujours aux amusements bêtes…

Madame Brayant. — N’est-ce pas horrible de ne plus savoir marcher à cause de mes cloquettes ? Alors qu’au contraire je devrais marcher et même courir toute la journée et toute la nuit après mon Emerance. Mes pieds m’empêchent d’écouter mon cœur maternel, Madame Hortense. Quand je pense que j’habite dans la même ville, dans la même rue… que je passe peut-être devant son balcon et que je ne la trouve pas, que personne ne la trouve…

Madame Ramelin. — Hector s’en occupe…

Madame Brayant. — Et Monsieur Brayant s’en occupe aussi. Ils s’en vont tous les deux jusqu’à turelure et dépensent comme des millionnaires, et tout ça en pure perte. Ah ! si je n’avais pas mes cloquettes aux pieds, moi, je leur montrerais bien, aux hommes, comment on retrouve mon Emerance. Je sonnerais