Page:Schoonbroodt - Le retour de la petite bourgeoise, 1916.djvu/80

Cette page a été validée par deux contributeurs.
78

Pauline, vous n’avez plus de père, voulez-vous que je vous prête le mien ?

Pauline. — Si je veux… Oh ! Monsieur Jean !

Jean. — Et puis, Pauline, bonne et douce enfant si délicieuse, si chaste, si honnête, quand je vous aurai donné un bon-papa, peut-être qu’un jour, un jour plus prochain qu’on ne peut le supposer, qu’à mon vieux père je pourrai donner aussi une fille, mais alors une vraie fille parce qu’elle sera la femme de son fils.

Pauline. — Jean…

Jean. — Ainsi nous réaliserons, Pauline, le rêve ébauché tant de fois depuis le premier jour où nous nous sommes rencontrés chez les Brayant d’abord et que nous avons renouvelé ensuite auprès du lit de mort de ma bonne maman… Pauline, je vous aime sincèrement, profondément, un peu comme je l’aimais, ma maman, cette maman dont je veux vous donner la place à la maison. Ohl croyez bien que ce que je vous dis là, chère enfant, je ne le dis pas inconsidérément. Je suis de cette vieille et rude race bourgeoise wallonne qui sait ce qu’est le travail et le devoir. Je sais ce qu’est ce poste tout d’honneur et de dévouement admirable qu’occupait ma mère à moi et qu’elle laissa sans tache. Si aujourd’hui j’ose vous