IV.
Où l’on voit qu’avec un peu d’esprit on peut
voyager au coût des imbéciles.
e train a quitté la gare sombre et puante. Dans le wagon,
on commence à se recueillir, pensant à la solennité
du moment. Lentement, la nuit est descendue et,
pour toute distraction, ceux qui ont la chance de se trouver
près de la portière voient parfois la clarté de quelque lampe
fumeuse le long de la voie ferrée. On traverse Huy avec son
chestia, son pontia et son bassinia. Voici Namur, qui s’endort
dans l’ennui. Soudain, le train croise le rapide Paris-Berlin
dont la lourde locomotive passe à toute allure dans un bruit
infernal, vomissant une fumée lumineuse et crachant des
escarbilles incandescentes.
Madame Brayant (avec le cri d’une femme qu’on égorge). — Miséricorde, Seigneur Jésus !
Tout le monde se dresse, épouvanté.
Madame Ramelin. — Madame Hortense, qu’y a-t-il donc, bon Dieu ?
Monsieur Dumortier. — Un accident ?