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Monsieur Dumortier. — En rentrant de chez Madame Ramelin, j’ai trouvé Pauline à la maison. La chère enfant avait reçu de sa mère une lettre qui lui annonçait que celle-ci était de passage à Paris pour le carnaval et qu’elle désirait embrasser sa fille. Elle me priait donc de conduire l’enfant dans le train de plaisir, et, comme je ne voulais pas vous imposer la charge d’une fillette et que, d’autre part, il y avait bien longtemps que je n’avais plus vu mon Jean, je me suis dit : « Papa Dumortier, tu iras, toi aussi, avec les Brayant et la veuve Ramelin » — j’ignorais encore que Monsieur Hector vous accompagnait — « et tu feras la surprise à ton grand. » — J’ai alors dit à Pauline : « C’est moi, fillette, qui te conduirai à ta mère. »

Pauline. — Alors, j’ai sauté au cou de bon papa Dumortier que j’ai embrassé à pissettes.

Monsieur Dumortier. — Cela ne vous gênera guère, mesdames, de nous avoir pour compagnons de voyage. Il y aura sans doute encore bien une petite place dans votre compartiment, car tout est déjà rempli là-bas.

Monsieur Brayant (sans enthousiasme). — Nous serons six, Dumortier. Nous serons six et voilà tout.