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Monsieur Brayant. — Le propriétaire de la Grande Fabrique d’Encaustiques, sans doute.

Hector. — : Ah ! vous savez déjà cela, beau-papa ? Une belle blague, allez, que la grande fabrique… Sur les réclames, dans les tramways, partout, on voyait des cheminées qui fumaient, des autos qui roulaient, des voitures de livraison qui filaient dans toutes les directions sortant des usines. Tout cela, c’était seulement sur le papier, vous comprenez. Il n’y a pas de grande fabrique au boulevard du Nord. Il n’y a même pas de fabrique du tout, savez-vous, mais un troisième étage avec quelques boîtes de fer-blanc sur la tablette de la cheminée, entre deux pèlettes de terre, dans lesquelles le patron et sa ménagère, tout le personnel, quoi, font leurs cirages puants. Une farce, quoi. Des swanzeurs, comme nous disons à Bruxelles. Je suis sans place…

Tous. — Encore !

Monsieur Brayant. — Enfin, nous serons quatre pour voyager. Le temps passera d’autant plus vite quand on cause.

Au moment même où le joyeux pharmacien se console ainsi de l’arrivée du voyageur supplémentaire, la figure réjouie de Monsieur Dumortier s’encadre de la portière du wagon. Derrière le bonhomme, Mademoiselle Pauline se cache, timide