Madame Brayant. — Mon mari a cependant glissé un demi-franc au chef de train, malgré la promesse faite par l’employé de l’agence.
Madame Ramelin. — D’abord, moi, je trouve que tout cela est fort mal organisé. Il devrait y avoir deux sortes de deuxième classe, l’une pour les gens bien, comme nous, et l’autre pour les petites gens.
Monsieur Brayant. — C’est le socialisme, voyez-vous, Madame Ramelin, qui nous vaut ces promiscuités.
Madame Ramelin. — Voyez-vous une dame comme il faut qui devrait voyager avec l’un de ses anciens sujets qui aurait fait fortune ? Non, mais, la voyez-vous ! C’est tout simplement indécent. Sous le prétexte que tout le monde a payé la même chose, est-ce que tout le monde se vaut à présent ?
Madame Brayant. — Tout cela est fait pour nous vexer, j’en suis sûre…
Monsieur Brayant (qui regardait à la portière). — Madame Ramelin, voici votre fils.
Madame Ramelin (se dressant toute pâle). — Hector ?… Vous blaguez, Monsieur le pharmacien.
Madame Brayant (regardant aussi). — Mais non,