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poche de son gilet une petite boîte soigneusement emballée.)

Madame Ramelin. — C’est casuel ?

Monsieur Dumortier. — Non. C’est une bague sans grande valeur marchande, mais qui a appartenu à sa mère et que je lui avais promise quand il est revenu à Liège pour assister à l’enterrement. Il y a un mot d’écrit dedans.

Madame Ramelin. — Je remettrai moi-même le bijou à votre grand.

Monsieur Dumortier (très ému). — Et vous l’embrasserez aussi un peu, pour moi ?

Madame Ramelin, — Et je l’embrasserai, oui, Monsieur Dumortier.

Et le bonhomme s’en va précipitamment pour cacher son trouble profond, car il est très, très ému, le vieux bourgeois, à la pensée que le lendemain matin Madame Ramelin verra son Jean. Il se hâte de regagner son domicile, car c’est jeudi, et le jeudi la petite Pauline vient lui rendre une longue visite toujours attendue avec impatience.

Pauline est cette jeune fille dont nous avons parlé incidemment dans une Une petite Bourgeoise et dont la mère, selon l’expression consacrée, « ne fait pas ce qu’elle devrait ». Son père, conseiller à la Cour de son vivant, avait connu Dumortier qui était son locataire, puis il était mort, ne laissant que des dettes. Dès lors, sa femme vécut d’expédients et