d’être bête comme vous… Faites entrer Monsieur Dumortier, et un peu plus vite que d’habitude…
Marie (reprenant en bougonnant le chemin de l’escalier). — C’est bien. C’est inutile de crier comme ça. On lui dira de se dépêcher un peu plus que les autres fois…
Dumortier paraît enfin. Le vieux bonhomme porte gauchement devant lui un énorme parapluie de coton qui pisse l’eau un peu partout sur le parquet.
Monsieur Dumortier. On peut entrer ?
Madame Ramelin. — Mais, comment donc, Monsieur Dumortier !… Voulez-vous bien donner votre parapluie qui vous gêne, je le mettrai dégoutter dans le bac à houille… Là ; maintenant, asseyez-vous et excusez-moi de vous recevoir dans un pareil disdu, mais depuis le décès de ce bon Monsieur Ramelin…
Monsieur Dumortier. — Eh ! je sais ce que c’est, Madame Ramelin. Je sais le vide que la mort laisse dans une maison, depuis que ma femme, ma pauvre Mélanie, m’a quitté pour aller habiter là-haut dans la grande maison du Bon Dieu. Après de pareils deuils, on n’est plus soi-même, on perd un peu la tête, et même il y a des jours où l’on oublie que l’on vit encore et alors on laisse tout à l’abandon. C’est contre ce découragement que nous devons lutter.