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squelettes comme ceux que mon fils Hector montait sur fil de fer lorsqu’il était encore à l’université.

Monsieur Brayant. — Je sais. Tout cela arrivait encore jadis, du temps de Lescure… vous savez : le Courrier de Lyon qui a eu tant de succès chez Ruth avec Barbara Ubrickx ou la Nonne de Cracovie… mais depuis les chemins de fer, les rats d’hôtel ne sont plus à craindre que pour les Américains qui voyagent avec un milliard dans chaque poche. D’ailleurs, nous serons là pour défendre les dames.

Madame Ramelin. — Toujours galant, vous, Monsieur Brayant. N’empêche que je mettrai tout de même un sachet de poivre blanc dans mon cabas…

Monsieur Brayant. — Du poivre, Madame Ramelin ?

Madame Ramelin. — Oui, Monsieur, du bon poivre pour flanquer dans les yeux du voleur s’il voulait s’approcher de moi dans le train…

Madame Brayant. — C’est une excellente précaution, Madame Hortense. Mais voici, après ce que vous avez raconté, que je n’oserai plus dormir seule à l’hôtel… à cause du lit qui descend…

Monsieur Brayant (pour faire dévier la conversation). — Maria, tu me permettras de te faire remar-