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Madame Ramelin. — À qui le dites-vous, Madame Maria ! Vous avez Monsieur Brayant, vous, pour vous aider, tandis que je suis seule avec Marie, moi, depuis que nous avons enterré ce pauvre M. Ramelin que Dieu ait son âme. (Coup de sonnette.) Ça ne m’étonnerait pas, Madame Brayant, que c’est votre mari.

En effet, M. Brayant paraît à son tour. On dirait que c’est le jour des étrennes : le pharmacien est chargé de petits colis de toute forme.

Monsieur Brayant. — Bonjour, Madame Ramelin. (À sa femme.) Tu vois bien, bobonne, que je suis exact au rendez-vous comme d’habitude… (À Madame Ramelin.) C’est que Madame Brayant a voulu à toute force aller au bain aujourd’hui…

Madame Brayant. — Riez, Monsieur. J’en suis toujours à ma première idée, moi. Les accidents de train sont si fréquents, la nuit, que c’en est plein nos gazettes. Vous ne trouvez pas que j’aie raison d’avoir peur, Madame Hortense ?

Madame Ramelin. — Mais, comment donc, Madame Maria ! Eh bien, moi, vous vous êtes peut-être demandé pourquoi je ne voyageais pas plus souvent… puisque je n’ai jamais fait aucun voyage depuis mon mariage… c’est pour une autre chose, paraît. C’est pour les voleurs…