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II.

Où Madame Ramelin a peur des voleurs…



La salle à manger de la veuve Ramelin, dont le mari était de son vivant employé à l’Administration des Ponts et Chaussées. C’est donc un mobilier de style administratif quelconque. Bahuts de chêne ciré avec applications sculptées à Malines et petits vitraux bariolés. Une suspension à pétrole est enveloppée dans les plis raides d’une mousseline à petits fleurages.

Les meubles sont ouverts, les tiroirs sont tirés. Tout est sens dessus dessous comme si l’on déménageait. Il y a des vêtements et du linge en piles un peu partout, mais principalement sur les sièges, qui en sont encombrés. Sur la table, deux vieilles valises en carton jaune bâillent, attendant qu’on les remplisse.

La veuve Ramelin est déjà en « grande toilette », celle du départ, mais elle est encore en cheveux. Marie, la servante, une grande fille brutale et sans aucun style, joue le rôle de la mouche du coche.

Madame Ramelin. — Djan donc, Marie, nous n’en finirons jamais avec toutes ces affaires à emballer.