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Viens. En descendant, je te donnerai mes dernières instructions et nous avertirons le chauffeur.

HECTOR. — Tu vas retourner seule ?… la nuit ?

Mme de RYVÈRE. — Je suis une vieille femme, Hector. Le plein air me fera du bien. Viens.

Les deux silhouettes disparaissent dans l’obscurité, dans de grands couloirs déserts. Presqu’en même temps, Adèle, la femme de chambre, frappe à l’appartement de Mme de Mimyane.

La chambre à coucher est dans un désordre complet, tiroirs tirés et meubles ouverts. Sur le lit, un sac à main en cuir de porc bâille affreusement. La jeune femme y jette pêle-mêle de menus objets hétéroclites. Sur sa robe de bal toute froissée, Suzanne a mis une sortie de théâtre en hermine.

SUZANNE (sans tourner la tête). — Entrez.

ADÈLE. — Madame la baronne a sonné ?

SUZANNE. — Tous nos invités sont partis ?

ADÈLE. — Mme la comtesse de Ryvère s’en va dernière avec M. le comte Hector.

SUZANNE. — Elle n’a rien dit pour moi ?

ADÈLE. — Rien.