Page:Schoonbroodt - L'autre Suzanne, 1916.djvu/60

Cette page a été validée par deux contributeurs.
56

qui vous tient de très près, un père, un frère, un sien cousin, un vieil ami de la famille que vous pourriez être. Il y a plus que cela pour vous, dans mon cœur. Il y a mieux et meilleur. J’ai pour vous de la tendresse et… et … et …

Et Suzanne s’arrête, grelottante.

D’ESTINNES (s’approchant du canapé où la jeune femme se pelotonne). — Qu’avez-vous ?

SUZANNE. — Je ne sais… ces épaules nues… C’est l’hiver, mon pauvre ami, ou du moins cette arrière-saison, plus triste encore que la suivante…

D’ESTINNES. — Gardez-vous de prendre froid. Approchez vos pieds menus de ce bon feu qui pétille et réchauffe. C’est que nous allons vous soigner, Suzon, avec jalousie.

SUZANNE. — Voulez-vous venir vous asseoir près de moi, ici… et moi, je me blottis dans ces gros coussins, je m’y blottis comme une grosse chatte blanche ; et c’est charmant ainsi, n’est-ce pas ? Voyez-vous, maintenant, je ne grelotte plus… Je n’ai plus froid…

D’ESTINNES (ému). — Voulez-vous que j’attise le feu ?