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SUZANNE (moqueuse). — Ainsi parlait jadis le beau chevalier à l’héroïne d’un romancero… (Elle va au canapé près du foyer.)

D’ESTINNES. — Vous vous moquez ?

SUZANNE (se retournant). — Pour ne pas pleurer de joie, bon ami.

D’ESTINNES. — Comme je vous aime, Suzanne !

SUZANNE. — Chez moi, quand j’étais une petite fille jouant encore à la poupée, dans le grand parc du château paternel, là-bas, dans le Midi ensoleillé, on me nommait Suzon.

D’ESTINNES (timide). — Suz…

SUZANNE. — Grand bêta ! qui n’ose le dire, mon joli nom.

D’ESTINNES. — Vous me déroutez, Suzon… ma petite Suzon.

SUZANNE. — Ne vous écoutai-je point ?

D’ESTINNES. — Mais oui, Suzon.

SUZANNE. — D’Estinnes, aussi étrange que puisse vous paraître l’aveu que je vais vous faire, croyez-moi, je vous aime bien. Cet amour n’est pas seulement celui que l’on a pour une personne