Mme de RYVÈRE. — Moi, je ne t’ai rien dit, méchante. Mais je vous laisse, au contraire, à tous vos épanchements et je vais saluer ton mari. (À part, à Suzanne qui l’accompagne jusqu’à la porte du salon.) Qu’as-tu ?
SUZANNE (bas). — Rien.
Mme de RYVÈRE. — Je te le répète : qu’as-tu ?
SUZANNE. — Moi ? Je suis radieuse.
Mme de RYVÈRE (s’arrêtant un instant). — Ah !
Et elle sort ensuite précipitamment.
SUZANNE (revenant à d’Estinnes). — Savez-vous bien, bon ami, que c’est vous qui me rendez aussi joyeuse ? Tout à l’heure, je vous ai embrassé comme Marguerite d’Écosse embrassa jadis le poète Alain Chartier endormi. C’est vous le premier homme… soyez-en fier, très fier, auquel j’accorde volontairement et volontiers cette marque d’affection. Maintenant, voulez-vous me donner la main ?
D’ESTINNES. — Ma petite Suzanne.
SUZANNE. — Vous m’aimez donc un peu, vous ?