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avait stoppé de lui-même et si brusquement que j’ai cru d’abord à quelque accident.

SUZANNE. — Échapper à un duel pour se faire renverser par l’auto de Mme  de Ryvère, c’eût été dommage…

D’Estinnes entre.

SUZANNE. — D’Estinnes, est-il vrai que vous ayez effacé dans le sang le baiser que Margeret avait mis là ?

D’ESTINNES, (interrogeant Marthe d’un regard). — Madame ?

Mme  de RYVÈRE. — J’ai tout dit à Madame de Mimyane.

D’ESTINNES, (d’une voix blanche). — Alors, c’est vrai !

SUZANNE. — D’Estinnes, que je vous embrasse pour le geste !

Et Suzanne se jette à son cou, gamine.

D’ESTINNES. — Madame…

SUZANNE. — Faites pas attention, mon cher. Quand Marthe, Madame la Sagesse, vous reprochera l’inconvenance de mon baiser à moi, vous vous rappellerez que les honneurs font toujours des envieux.