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a plus aucun danger. Des paroles… il n’y aura pas d’autre tentative.

Mme  SUZANNE. — Mais quels vers ! Du Grécourt.

Mme  de RYVÈRE. — Connais pas

Mme  SUZANNE. — Connu par d’Estinnes, il suffit.

Mme  de RYVÈRE. — En fait de poésie, vois-tu, je suis d’une ignorance, moi… d’une ignorance dont je me fais gloire. Je n’aime pas le vent dans les grands arbres : il m’empêche de dormir ma nuit complète.

Mme  SUZANNE. — Lis donc.

Mme  de RYVÈRE. — Je lis affreusement.

Mme  SUZANNE. — Marthe, femme prosaïque, que tu m’agaces avec ton calme apparent !… Enlève ton masque… Écoute. Dans ces strophes, il s’agit de Suzanne.

Mme  de RYVÈRE. — De toi ?

Mme  SUZANNE. — Non, mais de ma patronne. Tu la connais ?

Mme  de RYVÈRE. — Certes, son histoire a fait quelque bruit jadis. Elle était intitulée : « Suzanne et les deux vieillards ». Dans la Bible de l’Enfance que les bonnes Sœurs nous faisaient lire, sur les bancs de l’école, j’ai vu cela. Il y avait une petite vignette fort suggestive et qui me faisait rêver… pauvre petite gosse que j’étais. Deux