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respectueux… mais jaloux aussi et jaloux affreusement.

HECTOR. — Pourquoi Henry n’a-t-il pas épousé Suzanne ?

MARGERET. — Ruiné et trop grand pour vouloir l’avouer. Il a beaucoup joué et a toujours perdu. Mlle de Sabran avait, elle, à redorer le blason de ses nobles aïeux… (À Marthe.) Alors, selon vous, belle comtesse, d’Estinnes étant jaloux ?…

Mme de RYVÈRE. — D’Estinnes remplacera le mari. Croyez-moi, Margeret, la jeune femme sera bien gardée et je m’y connais. La vieillesse ne fait jamais oublier que l’on fut jeune jadis.

MARGERET, (riant). — Me voici joli. Minerve et Bartholo unis et alliés contre moi. Et pourtant, il n’y a qu’un seul adversaire que je redoute dans cette lutte : votre fils.

Mme de RYVÈRE. — Hector ?

HECTOR. — Mais, t’ai-je dit quelque chose ?…

MARGERET. — Tu es jeune et Suzanne aussi. Tu seras pris tout comme un autre, malgré ton air rébarbatif. Tu verras, mon petit Hector, cela vient sans qu’on s’en aperçoive, mais cela vient tout de même. En attendant, je profite de ce que tu me laisses le champ libre et je te handicape.