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capitaine de dragons. Celui-ci riposta vivement.

« M. de Lamyre, cédant à un mouvement sans doute irréfléchi, porta la main sur l’épaulette de l’officier. Ces messieurs se sont battus ce matin. Le sabre était l’arme choisie. Dès la première passe, M. de Brémond, reçut cinq pouces de fer en pleine poitrine. Il est tombé raide mort. »

Louise laissa échapper le journal. Elle était horriblement pâle. Ce M. de Brémond, c’était celui qui, le premier, lui avait fait entendre des paroles d’amour et qui, craignant un refus de la part de M. d’Esnandes, avait cru s’assurer le succès en s’emparant de la jeune fille ignorante, sans défense. Ce n’est qu’après avoir commis ce crime facile, moitié par persuasion, moitié par force, que M. de Brémond avait demandé sa main.

Rolland l’avait tué. Il y avait donc quelque chose au fond de ce cœur qu’elle croyait absolument perverti !

Quand, le lendemain, Rolland revint à l’hôtel, Louise ne lui dit pas un mot de ce qu’