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mariés, vous, parce que le suicide vous guettait, Moi, parce que je ne pouvais me résigner à m’enterrer dans un couvent. J’ai besoin d’air, de mouvement. J’aime la nature, les voyages, l’art. Vous êtes intelligent, rien de ce qui m’intéresse ne vous est étranger. De nos deux vies brisées, nous pouvons faire encore une existence très supportable. Nous allons visiter Naples, Rome, Venise. Nous irons, si vous le voulez, jusqu’en Orient, cherchant dans les fatigues du voyage et dans la variété des tableaux l’oubli d’un passé dont le souvenir nous pèse. Regardez-vous comme un médecin à qui on a confié le soin de promener une pauvre femme malade. Dans ces conditions, tout se passera bien…

Rolland tenta vainement de protester. Louise le laissa parler sans lui répondre. Elle avait tiré un livre de son sac de nuit et se plongea dans la lecture.



Dans chaque hôtel où ils descendaient,