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en pesant surtout ce fait, de la dernière authenticité : c’est que les maisons des incendiaires sont les seules qui brûlent, c’est que les incendies n’ont politiquement profité qu’aux accusateurs[1]. Sans les incendies, en effet, les prétendus amis de l’ordre, comme s’exprime M. le gouverneur général des Antilles, n’auraient pas obtenu l’état de siége, et avec l’état de siège la dissolution des conseils municipaux où nègres et sang-mêlés se trouvaient en majorité ; les cartes de sûreté, qui entravent la libre locomotion des individus des classes suspectes ; enfin, l’emprisonnement ou la proscription des mulâtres influents dénoncés comme dangereux.


V. Schœlcher.


fin.
  1. Je constate ici un fait positif, mais je déclare n’en pas induire que les accusateurs sont les incendiaires ; si je le croyais, je ne l’insinuerais pas, je le dirais en face : je ne le crois pas. Dans ma conviction les incendies de la Guadeloupe sont, les uns, les deux plus considérables, des accidents malheureux ; les autres, trois ou quatre tentatives, des crimes tout individuels, que des hommes sans cœur exploitent perfidement en les généralisant, au détriment de leurs adversaires politiques.