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Maintenant, nous faisons appel aux hommes sérieux de toutes les opinions en France : qu’ils s’éclairent consciencieusement sur ce qui se passe aux colonies, qu’ils étudient la conduite des deux partis. Pour cela, qu’ils mettent la politique de côté : la politique n’a rien à voir dans ce débat.

On indispose fort habilement la majorité de l’Assemblée contre nos amis des Antilles en en faisant des socialistes, toutefois il importe qu’on le sache, comme l’a très-bien dit le Journal des Débats lui-même, pour les hommes du passé aux Antilles, tous les abolitionistes sont des socialistes. Cette tactique a réussi ; la majorité a conçu des préventions et le gouvernement craint de passer pour protéger des socialistes en se montrant impartial ; mais la pure vérité est qu’il n’y a ni socialistes ni conservateurs à la Martinique et à la Guadeloupe, il n’y a que des classes dont l’une veut l’égalité, sortie pour elle de la révolution, et dont l’autre a des coryphées qui revendiquent imprudemment pour elle une ancienne prépondérance.

Au surplus, pour montrer ce qu’on doit croire de toutes les calomnies répandues contre les rouges, les anarchistes des colonies, nous rapporterons un épisode de cette déplo-