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tations au chômage, à la révolte, à l’incendie, à la guerre civile enfin, ne sont-elles pas démenties hautement par les faits, par le concours des mulâtres, en cent occasions, depuis deux ans et demi pour le maintien ou le rétablissement de l’ordre et du travail ?

« Si tant d’infâmes accusations, systématiquement répétées, pouvaient avoir, en effet, le caractère de généralité qui leur est donné, les bons citoyens devraient sans doute opposer leur vigilance à l’armée des conspirateurs, et seconder de tous leurs efforts l’œuvre de la justice ; mais rendre toute une classe solidaire et responsable devant l’opinion publique, devant la France ; prendre les journaux de la métropole, après ceux des colonies, pour écho des plus audacieuses et des plus mensongères diffamations, c’est apporter soi-même le trouble le plus grave à la paix publique.

« Fut-il jamais des accusations plus positives, plus irritantes, provoquant davantage à la haine et au mépris des classes ou des citoyens entre eux ?

« En fut-il jamais aussi de plus générales, de plus collectives, de plus dangereuses enfin dans des circonstances si critiques ?

« La Gazette des Tribunaux, par ignorance sans doute de ces dangers et de la situation coloniale, prête imprudemment sa publicité