connaissait préalablement l’histoire des peuples qui professent ces religions, ne pourrait songer à soutenir l’origine identique de deux religions aussi disparates. Cette origine identique est pourtant indubitable, et on peut presque l'affirmer déjà par l'état de la langue que parlaient les Indiens et les Iraniens. La langue de ces deux peuples est dans le rapport de deux dialectes d’un seul et même idiome, de sorte qu’on peut appliquer ici le jugement de Jacob Grimm relativement à la religion des anciens Germains et des Scandinaves, à savoir qu’il est impossible que deux peuples qui parlaient une langue constitutivement identique aient pu présenter une différence sensible dans leurs croyances religieuses[1].
Je suppose comme un fait connu et reconnu l'identité lexicographique et grammaticale des langues zende et védique. Bopp et Burnouf, pour ne nommer ici que les deux philologues qui ont les premiers hautement mérite de la grammaire comparée du zend et du sanscrit, Burnouf et Bopp ont mis celte identité à l'abri du moindre doute. « C’est un fait bien constaté, dit Burnouf[2], qu’il y a très-peu de mois dans le zcnd qui ne puissent se retrouver en sanscrit » ; et ailleurs[3] ; « Tant qu’on n’a pas ramené un mot zend à sa forme sanscrite, on doit toujours être en doute sur son véritable sens ; » et encore[4] : « L’étude de la langue et des textes védiques est indispensable pour celle du Zend-Avesta. »
- ↑ Jac. Grimm, Deutsche Mythologie, Préf., p. 9 ; 2e éd.
- ↑ Burnouf, Comment. sur le Yaçna, p. 173 ; Ibid., Notes et Eclaircissem., p. cxli.
- ↑ Ibid., p. lxxxix.
- ↑ Etudes sur la langue et les textes zends, dans le Journ. asiat., février 1846, p. 110. - Spiegel s'élève à diverses reprises contre ce que ces maximes peuvent avoir d'exagéré ; il veut avant tout l'explication zend par le zend et dit que, proportionnellement, la connaissance du sanscrit est de peu d'utilité pour l'intelligence de l'Avesta. (Voy. Zur interpretation des Vendidad, p. 44, sqq. - Münchner gelehrte Anz., 1858, 8 nov.)