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le savant par excellence dans la béatitude de Brahma même[1].

Le Rituel continue, çl. 137.

Pançânân trishu varneshu bhûyânsi gunavanti ca,
Yatra syuh so’tra mânârhah çûdro’pi daçamîn gatah.

« Celui des trois castes chez lequel se trouveraient en plus grand nombre les choses de qualité (énumérées ci-dessus) est digne de respect ; le Çûdra même (s’il est) entré dans la dizaine par excellence. »


Est digne de respect (mânârhah), dit le texte « plus que le suivant, uttarasmât,  » supplée le commentaire ; et il continue : Ainsi, celui qui est doué de richesse et de parents doit être respecté plus que celui qui l’emporte par l’âge ; de la même manière (evam), celui qui est doué du terne, traya τριάς, c’est-à-dire de trois avantages : la richesse, etc., doit être respecté plus que celui qui n’a que les œuvres ; celui qui est doué du quaterne, catushtaya τετράς, de quatre avantages : la richesse et le reste, doit être honoré plus que celui qui possède la science. Le Çûdra même, arrivé à la dixième station, daçamîm, qui est au delà de quatre-vingt-dix ans, navatyâdhikâm, est digne de respect pour le dvija ou deux fois né « s’il possède les qualités précitées à un haut degré », ajoute Yâjnavalkya[2].

  1. « Tous les hommes sont honorables, » est censé dire la divinité dans la Bhagavad-Gîtâ, VII, 18, mais l’homme doué de science est reconnu par moi un autre moi-même, jnâni tvâtmaiva me matam. En effet, cette âme appliquée est entrée en moi-même : âsthîtah sa hi yuktâtmâ mâmeva. Cf. l’Anandavalli-Upanishat, analysée par Weber, Ind. Stud., II, 223.
  2. Yâjn., I, çl. 116.