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extrait de la revue orientale.


le
NATURALISME DU RIG-VÉDA
et
SON INFLUENCE SUR LA SOCIÉTÉ INDIENNE.




Depuis quelle fut prononcée, la sublime parole : iei aur (fiat lux) ! et du moment qu’il y eut des hommes sur la terre, la lumière devint le centre où convergèrent toutes les aspirations de l’âme et autour duquel se groupèrent, selon leur mérite, tous les actes de la conscience et de la vie. Pour les uns, cette lumière resta longtemps ce que naturellement elle devait être, le symbole de la lumière invisible, de la pureté incréée, de Dieu, et, du même coup, l’image du soleil intérieur, qui est la morale ; de ce nombre fut le peuple zend. Pour les autres, elle devint promptement une réalité toute-puissante, une puissance directrice de l’existence humaine, un être ayant droit aux hommages des mortels, un déva, et de ce nombre fut le peuple védique. Le peuple zend eut horreur d’un tel culte, et comme il était de la même race que le peuple védique, qu’il habitait avec lui le même pays, il tint à marquer nettement la grande distance qui l’en séparait dans l’ordre religieux, et il nomma daêva (dêva) le génie des ténèbres, l’esprit malfaisant, le menteur, le diable.

Il est probable que cette opposition dans les croyances contribua puissamment à la séparation géographique de ces deux peuples, issus l’un et l’autre de Japhet, et que les Ariens, qui prétendaient descendre