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bolique du mythe est transparente. Et pour compléter ces indications et celles déjà données dans le chap. III, rappelons que le phallus trouve un équivalent aussi dans l’amande. Il suffit à la jeune fille de la mettre dans son sein pour perdre sa virginité et devenir grosse : ἐσθεμένης δὲ ἐς τὸν κόλπον… αὐτὴ δὲ ἐκύει[1].

CHAPITRE VII.

J’espère que voilà des mystères[2]. Il en faut ; le peuple d’en haut et d’en bas, éternellement enfant ou gobe-mouche, ne peut s’en passer, et ses maîtres le servent à souhait. Mais, souvent aussi, les habiles se prennent dans leurs propres filets, et ils finissent par croire eux-mêmes ce que d’abord, pour atteindre un but ambitieux, ils voulaient seulement faire accroire aux autres. On a donc de tout temps célébré des mystères phalliques, et on continuera à en célébrer ; c’est devenu tradition sacrée et immaculée d’intention. Ceux qu’on fêtait non loin de Thèbes

  1. Pausanias, Achaïca (VII), c. 17.
  2. N’oublions pas de mentionner que, dans les mythes germaniques, il y avait le mystère de la noix. La noix y joue un rôle considérable comme symbole érotique. L’immortelle Idhunn prend elle-même la forme d’une noix, ou c’est Loki, le séducteur, qui lui impose cette forme, hnotar liki. (V. Bragarædur, 76, dans l’Edda de Snorri, I, 212. Cf. Mannhardt, Frô-Donar, dans Zeitsch. f. D. M., III, 95 sqq.) Ève, suivant une légende juive, avait la forme d’un noisetier, et le fruit défendu était une noix. (Cf. Nork, Myth. R. W. B., 287, et Andeutungen eines Syst. der Myth., p. 158.)