divorce, sauf le cas où il se produit de fait par l’adultère, s’appuie sur le texte de la Genèse, qui dit que l’homme fut créé dans l’unité des deux sexes : Adam unus id est Eva et ipsa enim Adam est[1]. Je ne sais si c’est aussi par ce motif qu’un poète tamul enseigne que l’union maritale constitue à l’homme et à la femme une seule et même vie[2] ; ce qui est certain, c’est qu’il a inspiré Platon dans son Banquet. Ce philosophe dit en effet : « La cause du désir d’être indissolublement uni, de ne plus former qu’un seul être avec l’objet aimé, c’est que notre nature primitive était une, et que nous étions un tout complet : ὅτι ἡ ἀρχαία φύσις ἡμῶν ἦν αὕτη καὶ ἦμεν ὅλοι. » Et il ajoute : « On donne le nom d’amour au désir et à la poursuite de cet ancien état[3] ». La muse de Schiller s’inspire de la même idée quand, dans « le mystère de la réminiscence », elle s’écrie : « Oui, nous n’étions qu’un ! oui, tu m’as été intimement unie dans des éternités qui ont disparu… tu ne fus qu’un avec ton bien-aimé !… Et dans cette union étroite, intime, nous étions, je l’ai lu stupéfait, un dieu, une vie créatrice… »
En principe, l’homme était donc androgyne ; il était mâle et femelle dans une seule chair : le baschar echad[4]. En cet état, nous dit le document recueilli par l’auteur de la Genèse, il pouvait être fécond, se multiplier et remplir la terre[5]. Nous voyons, en effet, que ce pouvoir ne