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lors, autant vaut dire qu’il y a, pour le cas dont il s’agit comme pour beaucoup d’autres, réciprocité simultanée de cause et d’effet. Et ainsi, nous aboutissons à conclure que l’âme et le corps reviennent, en fin de compte, à un principe primigène identique.

Que les esprits timorés ne crient pas au matérialisme. La philosophie de grande critique ne connaît ni matérialisme ni spiritualisme ; elle est positive et idéaliste, mais son positivisme est scientifique, et son idéalisme est rationnel, même dans ses abstractions les plus transcendantes.

Cependant notre travail n’a pas pour but l’obtention d’un résultat abstrait. La scène où la légende place les conditions de ce qu’on a appelé la chute (et le mot que Platon a inventé est acceptable même en science), cette scène, puisqu’elle est censée se passer dans un milieu terrestre nettement déterminé, nous impose un problème historique, préhistorique si l’on veut, et nous en avons trouvé la solution dans le fait de l’idolâtrie. Jusqu’ici on n’avait pas dit le fin mot de l’idolâtrie ; on en avait indiqué le motif dans des causes extérieures à l’homme, dans des causes pour ainsi dire accidentelles. J’espère que mon étude montrera que l’idolâtrie est en son origine un acte