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laise, comme nous l’avons déjà indiqué (1), affirme que Çâkyabuddka recueillit les doctrines de ses prédécesseurs pour y ajouter les siennes propres (2), et la gâthâ 281 du Dhammapadam dit positivement que la voie enseignée par Gotama a été expliquée par d’anciens sages : maggam isippaveditam (3). On était même si sur de leur individualité historique que, à plusieurs d’entre eux, on avait élevé des statues (4), et qu’il y avait des sectaires dont la foi leur était acquise de préférence à Çâkyabuddha. Fa hian dit en effet que certains de ces gens honoraient les trois Fo du temps passé, mais qu’ils n’honoraient pas Chy kia wen foe (5).

CHAPITRE III.

Forcé de reconnaître avec Schmidt, Klaproth, W. de Humholdt, Crawfurd, Burnouf, Sp. Hardy, Pallegoix, Barthél. S.-Hilaire, Koeppen, J. Alwis, Wassiljef, Schlagintweit et autres que le buddhisme ne présente pas à ses sectateurs une doctrine surnaturelle et la croyance à Dieu, on objecte la perfection morale qu’il enseigne et la pratique de la vertu qu’il inculque, et l’on dit : pourquoi inviter les hommes à faire d’héroïques efforts en vue de la vertu, si le prix de tant et tant de travaux consistera en définitive dans l’anéantissement de leur personne, dans la certitude d’être effacé à jamais dans le non-être, avidyâ ?

L’objection est embarrassante et paraît tout d’abord invincible. Pendant longtemps j’ai cru qu’elle l’était réellement, mais des études plus approfondies me permettent aujourd’hui de dire qu’il n’y a

(1) Ci-dessus, p. 21.

(2) Voy. Hodgson dans Asiatic Researches, XVI, 421. — Fausboll a adopté cette opinion même pour le Dhammapadam. V. Préface, p. 7.

(3) Rishi devient en pâli Isi.

(4) Hiouen thsang, Mémoires sur les contrées occidentales, p. 83.

(5) Foe koue ki, XX, p. 175.