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le symbole védique par excellence, lui descend, sous la forme modeste d’un œil, sur le front. On y connaît de plus un buddha premier qui, disent les Purânas, est une incarnation de Brabmâ (1) et aussi le fils de Gandra, un buddha lunaire, un buddha dont le visage suivant le Lalita vistara, est pareil à la lune. Les légendes chinoises et mongoles parlent encore d’autres rapports lunaires. Mais ce qu’on n’a pas assez remarqué et ce qui nous fournit l’explicatibn d’un passage resté jusqu’ici énigmatique d’Hérodote, c’est que la religion lunaire avait déteint aussi sur le Zoroastrisme. La chose était arrivée sans doute par le voisinage des Parthes, peuple anarien, car les Arsacides qui étaient de cette nation portent sur leur bonnet, comme signe distinctif, le croissant et cela sur les monnaies même de la province de Perse, c’est à-dire d’un pays qu’ils ne gouvernaient pas directement, en étant seulement les suzerains (2). La lune s’était donc intronisée comme symbole religieux supérieur dans une religion à la représentation de laquelle est consacré le revers seulement de ces monnaies et qui est le Zoroastrisme. Eh bien, cet envahissement a dû être passé en fait déjà plus d’un siècle avant les Arsacides (3), au temps déjà des Achéménides, et quoique « essentiellement contraires aux idées du pays (4) », les doctrines que le fait suppose n’ont pas dû déplaire aux Perses. C’est du moins ainsi seulement qu’on s’explique que les mages, en disant à Xerxès, à l’occasion d’une éclipse de soleil que le soleil annonçait l’avenir aux Grecs, mais que la lune l’annonçait aux Perses, rendirent.le fils de Darius tout joyeux et

(1) Bhagavata-Purâna, I, 3, 24. — Cf. Maries, Histoire générale de l’Inde, I, 467.

(2) Voy. Prokesch Osten dans Archaologische Zeitung, 1866, p. 204 ; A. Levy, Beitrage zur aramàischen Münzkunde, dans Zeitsch. der DMG., 1867 ; pl. II, nos 1, 2, 5, 6, 7.

(3) On sait que leur règne commence l’an 323 avant J.-C.

(4) A. de Longpérier, Discours sténographié au Congrès des Orientalistes.